mardi 6 novembre 2012

Nuits - Shanghai


Parfois la nuit est accueillante. Non, non, je ne parle pas d'une nuit d'étreintes amoureuses, non je parle d'une bonne grosse nuit solitaire mais accueillante où je me glisse en silence ou en fanfare, mais avec bonheur, le bonheur du repos, le bonheur de la réflexion, le bonheur d'instants douillets, sombres, qui reposent les yeux et le corps.
Même chaude et ruisselante de sueur, la nuit reste un moment dont l'écoulement, lent, est constant. On note une légère accélération à partir de 4h du matin, quand les bruits s'altèrent, quand quelques oiseaux se mettent à chanter un petit quart d'heure, quand les grenouilles s'essoufflent. Le nuit devient plus dense avant de se dissoudre en lambeaux. C'est le moment où les idées changent de cap, prennent une tournure décente et raisonnée. Les idées de la nuit sont volages et agitées par nature, les idées de la nuit sont parfois saugrenues, elles laissent souvent la place à des lendemains qui chantent.
Mes idées de nuit me portent le reste du temps.
Mes nuits à Shanghaï  sont solitaires et enfantent des projets diurnes.

Pendant ce temps là, Gomez se souvient d'une promenade dans le Puxi district. Morticia lui tient encore la main, en pensée.

Norman Rockvell, 1949

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