lundi 3 octobre 2016

Méno-pause

Je pourrais parler des heures. Mais il n'y a personne pour m'entendre.
Je pourrais quand même parler des heures, ce n'est pas le fait d'être seule qui m'en empêchera. Sauf qu'au niveau de la réponse, les arbres.. ce n'est pas ça.
J'ai donc des bouffées de paroles, la ménopause du verbal...
Après les bouffées d'amour, me voilà bien. Le trop plein de silence peut-être.
Du coup, j'ai mis la musique à fond, pour couvrir le silence époustouflant qui m'entoure, ça n'empêche pas le silence d'être là.
Quand je serai grande, je serai parleuse, mais alors parleuse quotidienne... et je serai payée à la minute de paroles. Ou un truc dans ce genre.


vendredi 16 septembre 2016

De l’émasculation professionnelle comme mode de fonctionnement en entreprise et ailleurs

De rerum natura, de la nature des choses… actuelles. Est-il envisageable de ne plus survivre au quotidien sans une émasculation professionnelle douloureuse, tuante, destructrice et qui laisse sanguinolant du cerveau, le corps pantelant, roulé en boule pour échapper à de nouvelles agressions ?
La chaire qui constituait mes espoirs, ma capacité à me projeter, la chaire qui faisait valoir mon expérience et les acquis qui en découlent, tout ce qui me fait, qui donne du sens à ma personnalité professionnelle, tout cela m’a été arraché à mains nues, à plusieurs reprises. J’ai donné des coups de pieds, des coups de tête, je me suis tortillée autant que j’ai pu pour échapper à la lame acérée qui m’a mutilée, m’a rendue atone. Voire pire. Dans l’impossibilité de transmettre tellement je suis pire que nue, tellement je suis déchirée, tellement je suis dans un milieu professionnel qui brille par son absence de management, sa capacité à encourager le minable, la petite semaine, la médiocrité.
Allez, c’est pour de rire, oui oui, pfuit t’es mort, pfuit t’es vivant.
Tout ce que tu as accumulé, tu peux le ranger dans un coin, ça pourrira tranquillement, sans que personne ne s’y intéresse.
J’ai cette sensation actuellement.
Ce n’est pas drôle.
Je ne ris pas.
On m’a émasculé de mon savoir accumulé.
Je ne cicatrise pas.

Il n’y a pas de suite. 


lundi 12 septembre 2016

Le coup des doigts

J'avais pris la décision de t'écrire des mots extraordinaires, des phrases qui résonneraient en toi et nous donneraient l'impression, malgré la distance qui nous sépare, que nous parlons en nous touchant l'extrémité des doigts.
Mais je n'ai pas ça en moi.
J'avais aussi imaginé que ces mots pourraient te rassurer et t'accompagner, mais ce ne sont que des mots.
Je me souviens du temps de mes vingts ans où je trainais partout ces lettres calligraphiées en noir que tu m'envoyais de temps en temps. C'était fête quand je les recevais. J'étais déjà loin. Je me souviens même d'en avoir reçu une dans cette maison posée pas loin d'une rizière, à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande. Le postier m'avait cherchée dans tout le camp où je travaillais. J'étais tellement fatiguée qu'en voyant ton écriture j'ai pleuré.Cette lettre je ne l'ai pas ouverte. Comme d'autres. Pour être sure d'en conserver quelques unes, inédites, pour le jour où tu serais trop loin.
Habituellement on dit que je suis loin. Mais on est un con. Nous sommes loin.
J'égraine ces phrases, sur ces pages virtuelles, comme des bouteilles à la mer que tu collectes quand elles échouent sur ton écran.
J'avais envie de trouver des mots neufs, avec des lettres de l'alphabet que tu ne connaitrais pas... comme la 37ème qui se prononce 'outch", ou la 100ème, qui s'écrit un peu comme "bientôt" mais en plus beau. J'ai même commencé une phrase avec une jolie équation, toute frétillante. Mais là, je vais te faire un silence merveilleux, un truc rigolo. Je vais fermer les yeux, très fort, crisper mes poings jusqu'à ce que les jointures de mes mains blanchissent, je vais arrêter de respirer (un peu hein! pas trop quand même) et je vais attendre que ton image apparaisse sur ma rétine, dans une couleur invraisemblable comme le pourpre-argent ou le vert méduse, comme un super-héros. Alors, seulement alors, je saurais que la lointitude on peut s'assoir dessus.
Je ferai la même chose pour quelques autres, avec le coup des doigts en moins, parce que le coup des doigts qui s'agacent c'est un truc à nous.




Elipse en rotation

Y'a des jours où je ne comprends rien à ce que je lis. Je ne lis peut-être pas les bons mots. Y'a même des semaines où je ne comprends rien de rien à ce que je vois. C'est dire si je ne comprends pas grand chose.
Y'a des années où je ne vois pas le temps qui passe, c'est dire si j'oublie de grandir.
Il faut peut-être que je cherche là mon incompréhension à certains mots, à certains maux et à certaines images.
Je suis indécrottablement enfantine (mais pas adolescente), à croire que j'ai râté un embranchement qui débouche en ligne droite sur l'adulterie.
Mais ce n'est pas très grave, il y a des jeux et des joies de mon âge qui s'étalent alentour et devraient m'accompagner jusqu'à ce que je m'atomise dans un petit "blop" rigolo (parce que rien ne finit autrement, juste au cas où vous vous poseriez la question).
Y'a des jours où je ne comprends rien à rien. Et ces jours commencent à s'accumuler.



vendredi 9 septembre 2016

tell me




Aujourd'hui, je suis allée nager dans l'océan. J'y vais souvent.
Juste avant, je parlais avec quelqu'un que je ne connais pas vraiment, j'aurais bien voulu le connaître mieux. Mais j'avais du mal à trouver les mots. Dans une conversation, on sait rapidement si on est engagé dans une voie de garage. Une impression de bide complet, la sensation de s'enfoncer et de fournir son pire profil. J'ai choisi le départ, partir nager. Je ne suis pas fière de moi, parce que, pour de vrai, j'aurai bien aimer discuter, mais je ne sais pas vraiment de quoi, ni comment, sur quel ton et puis tout ça.
Qu'est-ce que je suis nulle en technique de fuite.Qu'est-ce que je suis nulle en contact humain.
Bof. Pas fière.

ré organisation

C'est juste en passant, car je ne fais que passer. Ici et dans la vie.
Je suis une passagère pressée.
Le ciel est chargé de nuages.
Les brumes sont sur les highlands.
J'attends des baisers tendres, ils m'ont été annoncés.
Les eaux du fleuve sont noires.

Liste à réorganiser.


lundi 5 septembre 2016

SOS Bruxisme

Je n’ai pas mis les pieds chez un dentiste depuis… très longtemps. Quand j’y vais, c’est toujours pour la même raison : des névralgies. Et je récolte une  réponse identique à chaque épisode : une mâchoire en excellente santé.
Sauf que je bruxe… du bruxisme à haute dose, la bruxette sauvage à tous les étages dentaires. Et ça fait mal à la mâchoire, qui se rebelle, qui dolorise, qui agonise, qui se rebiffe, déclare la guerre et renchérit en douleur. Suis même allée voir un orl en pensant que j’avais l’oreille remplie de maladie. Suis sortie ravie, avec un joli compliment : vous avez des oreilles de jeunes filles, mais vous bruxez, donc vous souffrez.

Amis du monde entier, vous qui bruxez à haute dose, avec-vous un remède miracle (à l’exception de la jolie gouttière translucide qui rend sexy vos nuits) ?

héros qui ne bruxe pas, lui.

vendredi 2 septembre 2016

Lecture conseillée

http://www.scilogs.fr/vivelaconnaissance/lart-troublerait-science-rassurerait/

Grilles de lecture et d'analyse, tout ça... Notre monde, l'humain, la place de l'homme, de ses choix, de ses positionnements.


http://tsutpen.blogspot.fr/2016/07/the-very-best-of-gordon-parks-5.html

jeudi 1 septembre 2016

Le bétail, la valtaille

J'ai une grande bouteille d'eau posée sur mon bureau. J'ai aussi la clim qui fonctionne.
Les volets tamisants sont descendus.
Je n'aime pas le soleil et encore moins la chaleur. Je n'ai jamais aimé le soleil ni la chaleur. Sauf celle du feu de bois. Je n'aime pas la chaleur étouffante de la canicule qui ne donne aucun repos et qui rend zombie.
Oui, c'est comme ça.
Dans la série du schtroumpf grincheux, je n'aime pas le quatrième pouvoir. Tel qu'il s'exprime aujourd'hui. Enfin certaines voix du quatrième pouvoir. Il est affreusement intolérant, et aussi pas mal inculte. Tout comme le pouvoir politique.
En 10 ans, j'ai l'impression que politiques et journalistes ont oublié de faire leur humanités, un peu avant aussi, imperceptible.
L'actualité et son manque d'analyse sont tellement portés à l'avant de la scène par la volonté des médias que le monde prend de drôles de couleurs, un rien volées, un beaucoup faussées (gradation dans la lignée de un rien). Des inepties faisant fî de l'histoire, de l'expérience et même de la réalité  du plus grand nombre donnent des frissons. De l'incrédulité. Ensuite un peu de peur sur ce qui pourrait en découler.
Bref, c'est dur d'être dirigé par des incultes, conseillé par des partis-pris, orienté par des intolérants.
Désagréable.





vendredi 27 mai 2016

Interrogations à tout va

Est-ce que gouverner, c'est louvoyer?
Un syndicat peut-il dénaturer l'objectif d'obtenir le bien être des travailleurs en faisant de son envie de pouvoir son seul objectif contestataire?
Un gouvernement peut-il agir comme un syndicat minoritaire?
Est-ce que se fier à la moindre oscillation de l'opinion publique pour gérer un pays signifie que les convictions d'un gouvernement se situent ailleurs que dans la recherche de l'amélioration de la condition du dit pays? Et dans ces conditions, c'est quoi une démocratie?
Est-ce qu'informer sans recul c'est informer?
Comment se forme une conscience politique? La culture, l'observation, le libre-arbitre ça sert à quoi dans une démocratie?
Est-ce qu'en mangeant de la salade je peux trouver des solutions à mes questions? Et en buvant de l'eau gazeuse?
Ah oui, l'homme est omnivore, ne pas l'oublier. Et si l'homme est un loup pour l'homme, est-ce que ça fait de lui un canidé?
Suis en phase déboussolage.


J'aimerais aussi avoir un fichu bandeau à 7h10. A 7h10 je fais des rolls up

lundi 14 mars 2016

Au fond du couloir à droite

Si je devais prendre une décision, là, tout de suite maintenant, je ne sais pas trop ce qu'elle serait.
Une décision en général.
Arrêter de manger du chocolat? Déjà fait.
Arrêter d'avoir envie de manger du chocolat? Bien obligée.
Me marier dans l'année, au pire en 2017? Pas envie de m'embarrasser d'un mari et de tout le binz qui va avec.
Sauvez le monde? Oui, peut-être, sauf que j'ai un emploi du temps très chargé. Et aucun super pouvoir.

Par contre, j'ai de la bienveillance en pagaille, même que je pourrais en vendre en conserves. Avec des sardines. Allez savoir pourquoi. Avec des sardines à l'huile, ça glisserait mieux.
La bienveillance a du mal à glisser à l'intérieur de beaucoup d'esprits chagrin, autour de moi. Et depuis longtemps. J'en fais le constat chaque jour. Et ça m'énerve un peu plus chaque jour. Je vais arriver en limite de congestion. Je fais de l'oedeme de bienveillance. Paraîtrait qu'il faut écraser son voisin, lui dire haut et fort qu'on est bien meilleur, l'envoyer bouler avec dédain, le piétiner un peu, au niveau de ses idéaux. Oui, oui, le piétinement des idéaux est très en vogue. Un peu comme le cubisme à son heure. Mais c'est moins beau.
Je vous parle de ça parce que ça commence à sérieusement me mettre en colère, cet autisme à la mode consistant à refuser de comprendre que la bienveillance, le respect de l'autre, sont toujours d'actualité, mais alors vraiment d'actualité. C'est pas parce que les politiques, les journaleux et autres bêtes des médias se comportent comme des enflures médiatiques qu'il faut les imiter. C'est pas parce que des petits chefs et des pas chefs suivent la mode qu'il faut faire comme eux. Non, ne sautons pas dans le vide. Si il y a du fond, et il risque d'y en avoir, nous serons tous très cassés, jusqu'à l'os.
Et oui.



vendredi 4 mars 2016

La lumière comme mouvement ou je suis très opaque

Comme beaucoup, j'écoute les informations. Plutôt la radio. La télévision a tendance à m'exaspérer. Sans doute que les journalistes radio semblent être plus investis dans leur travail d'enquête que les présentateurs TV qui s'apparentent à des bêtes de spectacle. Pas très drôle, le spectacle.
Comment faire pour se reconnaître dans ce spectacle obtus? J'ai de plus en plus de mal.
Infos tronquées, sur-représentées, analyses à l'emporte-pièce mal documentées, pré carré défendu âprement à coups de dents, de griffes, de faux, de faux-vrai.

Avec la question de la transparence, tout doit être transparent, sauf mes vêtements. Tout doit être transparent jusqu'à l'indécence. Tout doit être transparent, surtout toi. C'est quoi la transparence? Une invention d'outre Atlantique, une invention de politiques et de médias en mal de nouveaux objectifs à soutenir? C'est quoi cette pudibonderie à l'excès  qui n'a jamais fait partie de ma culture?

Et c'est quoi les éléments d'analyse objective de cette transparence? C'est une posture? Un nouveau crédo, un verbe du premier groupe?
Transparencer, transitif ou intransitif? Je transparence, je me transparence?

Comme colérique.
                                                                                                             

jeudi 25 février 2016

Exit

Le sourire du samouraï dans le soleil levant. C'est assez normal d'être dans le soleil levant pour un samouraï.
Et de sourire? Ce n'est pas si sur.
Le samouraï a-t-il un sens de l'humour ravageur? L'envie de rire à toutes ses fins de phrases? Le samouraï va-t-il voir des spectacles comiques? des films comiques? des comédies musicales?
Est-il facile de danser avec insouciance quand on sait que la fin de l'acte passera par le seppuku?

in BibliOdyssey

mercredi 24 février 2016

Fin de journée difficile, avec légère céphalée

J'exorcise tous les démons.
J'ai suivi un entraînement spécialisé.
Dans une structure adaptée.
J'extirpe le mal à pleines mains, en le tirant par les pieds, et par les cheveux aussi. Je suis ambidextre.
Le mal est parfois entièrement rasé, alors j'ai du mal.
J'ai des trucs.
Je suis une pointure dans ma discipline.
J'exorcise les démons. Surtout s'ils sont vert. Le démon vert, ça fout les j'tons. Ça me fout les j'tons.
Le rouge et le mauve aussi. C'est pas sain.



Title: Folies-Bergère, tous les soirs, Thaumaturgie humoristique par le Comte Patrizio de Castiglione 

Artist: Jules Chéret
Date: 1875
BibliOdyssey




Luminosité

Je suis du genre cavernicole, pas taupe hein! Encore que...
J'aime les lumières douces, estompées, indirectes. J'aime le jour qui traverse les persiennes, j'aime les fins de journées ensoleillées.
P'tet' que j'vais m'y remettre à ce blog.
Çà se pourrait.


Colère synthétique

Il est courant de ne pas avoir envie.
De sortir, de courir, de manger de la pâté pour chat, surtout si je ne suis pas un chat.
Il est aussi courant d'avoir envie.
D'une glace au nougat avec un coulis de pistache, d'un kaki pas trop mur, de regarder les plantouilles pousser, de caresser la joue de Gaston, juste là et de l'entendre ronronner. D'appliquer un petit baiser à la commissure des lèvres.Toujours à la commissure des lèvres, c'est plus tentant.
Il est courant de tout ça. Mais pas que.
Il est courant d'avoir de petites douleurs, en vieillissant chaque jour. Ne pas oublier : la vieillesse ne vous saute pas au visage au détour d'une porte dérobée. Non, la vieillesse arrive lentement, chaque jour. La vieillesse n'est pas une maladie honteuse. Je parle pour ceux qui ont peur de fréquenter des vieux, ceux qui ne leur apportent aucun signe de tendresse. Une petite caresse réconfortante sur le bras, un franc sourire, quelques mots, un moment partagé. Pour de vrai ça ne coûte rien et ça fait du bien au moral. Ça laisse aussi de bons souvenirs.
Parce que je ne comprends pas le manque de mémoire des anciens enfants à l'endroit de leurs grands parents, par exemple. Pas de l'aïeul qui s'en tape, qui n'en a rien à faire de ces joyeuses têtes blondes à tous les âges de la vie. Non, je parle de ces vieux qui ont donné, qui ont passé du temps, de l'énergie, de l'amour.
Quand on est vieux on a besoin de concret, un truc bien palpable, du sentiment qui fait du bien par où il passe, un peu régulier, pas calqué sur les fêtes où les périodes de cadeaux.
Bref, malgré ma haine je ne suis pas sereine. Je  déteste cette génération qui n'a pas de mémoire, trop prise par le nombrilisme galopant qui n'accouchera de rien de bon (c'est du petit mot chargé de colère, vous l'aurez compris).
Se mettre en congés prolongé de ses souvenirs ne mène pas à grand chose. Il faut du temps pour s'en rendre compte. Le temps d'être soi-même le vieux de quelques jeunes.
Je suis en rogne.
Le jeunisme de notre monde n'a rien de bien réel, il est conjoncturel.
Le vieux n'est pas conjoncturel, il est sur la fin de sa vie, il a juste besoin d'une main tendue pour l'accompagner sur les derniers kilomètres, ces moments ne sont pas faciles. Je vous l'accorde.
Il faut un peu de couilles pour tout ça.
Et j'ai comme l'impression que certains en sont dépourvus.
J'aurais pas cru.


sj/paris la capitaleuuuu