vendredi 25 septembre 2015

Les mêmes cancers pour les mêmes chimio

Quand j’ai entendu ces paroles, je ne suis pas restée indifférente. J’ai même arrêté ce que j’étais en train de faire. Ca me parlait, drôlement même. Pas par expérience personnelle. Mais par expérience commune.
La loose de l’humain moyen, ou supérieur, la loose économique ou financière, de l’humain qui se croit au-dessus de la norme et qui retrouve soudain sa place dans l’univers. Toute petite. Et sans pitié.
Après il y a eu les Beatles
while my guitar gently weeps…
Mes pensées ont continué à tourner autour du même sujet.
C’est ça, sans pitié. Pas politiquement correct. Et j’étais ravie. Même si c’était bien moche.

A bas les niaiseries, à bas la faute à qui. Mais la photographie voyons. 

lundi 31 août 2015

La fin des vacances

J'aime le froid. Autant dire que cet été, c'était la loose totale. Dormir dévêtue et sans couette, c'est la garantie de nuits difficiles, sans repos. Alors quand dans la semaine, le thermomètre a affiché quelques températures plus basses j'ai couru pour récupérer un duvet et me glisser dessous quitte à faire une over-dose de sommeil... car la couette c'est le début de l'hibernation, le synonyme d'un sommeil gourmand, réparateur, le synonyme aussi de l'oisiveté et du bonheur.
J'ai un peu fait la tête cette fin de semaine. J'ai rejeté d'un coup de pied énervé ce trop plein de chaleur. Un rien désespérée. Je pars dans le nord de l'Europe d'ici quelques jours, histoire de récupérer mon moral effondré.
La question qui revient autour de moi reste la même :
comment as-tu pu pendant si longtemps travailler entre les tropiques et l'équateur sans passer plus d'une semaine par an dans le froid (et sans investir dans un grand congélateur faute d'électricité)? Je n'ai pas de réponse sauf peut-être celle de dire que j'ai découvert la douceur de la vie à 50 ans en rejoignant des latitudes plus clémentes...


Fis des pisses chauds qui aiment la chaleur!

mardi 25 août 2015

Les arbres continuent à pleuvoir quand le ciel s'est arrêté

Principes météorologiques...
Règle n° 0 partout dans l'univers du monde de la terre.
C'est toujours la même constatation sur les trottoirs de Frankfurt ou ceux de Tokyo, pourvu qu'il y ait des arbres. Je ne parle pas de la forêt où sous la canopée, il pleut un bout de temps après le début de l'averse, mais vraiment longtemps. Il pleut très longtemps après la fin la pluie et encore plus quand une légère brise agite les arbres.
Il pleut dans le ciel blanc, les prémisses sont dans le ciel gris sombre mais la pluie n'y est pas encore. La pluie a besoin de blancheur sinon elle serait sale, c'est évident.

Les droits appartiennent à celui qui a pris cette photo, 
Pas à moi.

lundi 13 avril 2015

Marie-Fernande

Marie-Fernande est très élancée, elle a le cuissot svelte, musclé. Elle a un long cou fin et un port de tête incroyablement élégant. Elle se pose des faux-cils tous les matins, histoire d'approfondir son regard un rien chafouin (j'aime le mot chafouin, ça fait hérisson). Marie-Fernande balance sa nonchalance dans le jardin botanique Adolpho Ducke. Elle laisse ses rangs de perles aller de ci de là au rythme de ses enjambées, elle a de longues jambes, 1m20. Elle aime ça, elle sait qu'elle a tout d'un top modèle, et la dolence un peu forcée d'un navire en perdition.
Elle aime le regard que les hommes et les femmes portent sur elle. Quand un homme passe à sa hauteur et lui touche le croupion, elle sait bien qu'elle y perd une plume... mais c'est pour la bonne cause, elle sera bientôt au sommet du chapeau de la femme qui l'accompagne.
Marie-Fernande est d'une grande famille d'autruches, Marie-Fernande de Struthio, lignée solide qui balance son invraisemblance dans les rues de Manaus. Elle se pavane devant l'opéra, sans claudiquer comme l'aurait fait Sarah Bernard si elle avait daigné voir cet ouvrage construit au milieu de l'Amazonie. Capricieuse, Marie Fernande est aussi capricieuse. Marie-Fernande a d'autres amis tout aussi majestueux, Olaf le grand éléphant d'Afrique, Cléopatre, l'Oryx et Hubert le buffle venu des lointaines rizières. Certes, ils ne comprennent pas très bien pourquoi ils se retrouvent au milieu de l'Amazonie, mais l'important c'est d'y être.
Ils sont respectés.
Marie-Fernande s'adonne à ses plaisirs coupables préférés, s'assoir dans une churascaria aérée, près du rio Negro et s’empiffrer de saucisson à l'ail en lançant des œillades assassines aux garimpeiros revenus des camps d'orpailleurs du Nordeste que l'on dit meurtriers et sans espoir. Les garimpeiros ont de la poudre d'or sur la peau et au fond des poches, des cicatrices et quelques parasites, et Marie-Fernande aime ça, autant que le saucisson à l'ail.


mardi 31 mars 2015

Série des saveurs : l'aigre-doux

Les mystères de l'architecture humaine.
Aujourd’hui : l’exemple de l’homme qui lutte mais que la lutte ne rend pas beau, jusqu’à l’insuportabilité. Quand l’homme ne s'aime pas il est rarement capable d'aimer les autres (psychologie de comptoir). Il brigue le pouvoir, toute forme de pouvoir, pour oublier ses défaites qu’il enfile comme des perles. Elles semblent nombreuses. Il est docte et bête, de la bêtise à fort pouvoir de nuisance. Il sait mentir, plein de conviction. Il sait surtout se mentir à lui-même. 
L’homme, au milieu de cette tourmente, peut lutter contre ses démons :Dieu et le Sexe, oui, avec une majuscule. Dans ce cas, le Sexe est quasi-divin…
Ce qui m'épate dans  l’homme qui cherche l'illumination, c'est le rejet de sa condition humaine. Et la condition humaine, c'est la condition animale, primates que nous sommes, bouffis d’œstrogène et de testostérone. A noter : ne pas oublier le trou dont on vient (poésie gratuite me permettant de briller les nuits de pleine lune).
L’homme qui lutte contre ses démons est docte et sans concession. Du coup, isolé dans son combat, bouffi de certitudes, il se fourvoie convaincu qu'il est de détenir LA réponse. Ça le rend insupportable et méchant. Je n'aime pas les gens méchants, bouffis (sic) d'orgueil et tellement coincés du cul. Faudrait juste un jour que l’homme ouvre ses soupapes de sécurité. Ça pourrait être dangereux.
Une explosion de testostérone en milieu clos, ça fait quoi ? J’ai bien une vague idée, assez moche d’ailleurs.
Et je voulais en venir où ?

A la saveur aigre-douce, comme celle de la mangue verte laissée dans du vinaigre quelques jours. J’aime bien. 


dimanche 22 mars 2015

La série des odeurs - Acre

Je vais commencer une nouvelle série, celle des odeurs ou des saveurs. Une interprétation du rendu des muqueuses.


Elle a dépassé la cinquantaine, sans grande conviction. Elle garde de la petite fille la fragilité et les tenues enfantines. Elle garde aussi de la petite fille toute la traitrise et la perversité.
Elle est ridée, parce que l’âge fait son affaire de la peau douce et des yeux lumineux.
Le temps passe et la petite fille s’est ratatinée. Elle s’appelle Alice. Elle aurait bien aimé passer de l’autre côté du miroir, faire de ses fantasmes sa réalité. Sauf qu’elle a toujours eu un peu peur, un peu pas le courage. La petite fille ridée cache son égoïsme derrière un engagement qui n’engage qu’elle, elle voudrait régimenter, donner des ordres, se voir obéie, elle voudrait un peu d’allégeance. Elle voudrait mais son attitude en a décidé autrement. La petite fille ridée est couarde, pleine de lâcheté. D’habitude, la lâcheté distend la peau, chez elle, bien au contraire, elle à tout réduit, ratatiné, et ratatinera encore avec les années qui passeront. Peut-être.
La petite fille ridée est à éviter quand on aime la vie. Passez votre chemin, courrez, la petite fille ridée peut être une figure de cauchemar.