samedi 20 octobre 2012

Platine


Je suis un gâteau présentant une importante stratification.
Nous sommes des gâteaux stratifiés.
Avec des tas de niveaux de crèmes, de biscuit tendre, de pépites croustillantes. Avec de gros grumeaux un peu salés (j’aime le mot grumeau qui traduit souvent toute la noirceur de notre âme d’humain si peu sapiens)  perdus au milieu d’une onctuosité parfois amère, sure, et qui sent fort des pieds.
Tous ces sentiments accumulés depuis longtemps, est-ce que ça reste en nous, est-ce que ça sédimente ? Est-ce que ça fait de la concrétion amoureuse qui laisse moins de place pour ce qui pourrait se présenter ?
Nos limites sont-elles réduites, nos limites sont-elles fixées alors même que nos expériences s’accumulent ?
Le coiffeur me fait toujours le même effet. C’est un moment de grande angoisse liée à l’image finale, encore en formation, qui sera la mienne lorsque je quitterai cette échoppe inquiétante où mon cheveu et mon allure évoluent au gré de ma perception de la mode (surtout au gré de la perception de ma coiffeuse).



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