L’air lourd.
C’est un peu le principe des limbes. L’air est lourd et
moite, avec un bourdonnement continu. Ne me demandez-pas pourquoi. J’ai d’abord
cru qu’il s’agissait des trilliards de moustiques écrasés depuis la nuit des
temps. Il semblerait que non. C’est une information de seconde main.
J’avais tendance à essayer de me protéger au début. Quand je
suis morte j’étais habillée léger. Du genre un voile de parfum sur ma nudité.
Faut dire qu’il vaut mieux mourir nu et parfumé qu’affublé d’une
combinaison spatiale avec des auréoles de transpiration sous les bras. C’est un
avis très personnel.
J’ai du mourir en début de soirée, dans ma baignoire. Ce n’est
pas très clair.
La mort est venue me cueillir en slip de bains, ambiance
aquatique oblige.
J’ai du m’endormir et me noyer. A moins que la mort n’ait
décidé de me maintenir sous la surface de l’eau avec sa poigne forte et sa
force sans appel.
Parce que plus j’y pense, plus je trouve que tout ça a des
relents suspects. Je crois bien avoir été tuée par la mort, sans raison
apparente.
Carole Lombard
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