De rerum natura, de la nature des choses… actuelles. Est-il
envisageable de ne plus survivre au quotidien sans une émasculation
professionnelle douloureuse, tuante, destructrice et qui laisse sanguinolant du
cerveau, le corps pantelant, roulé en boule pour échapper à de nouvelles
agressions ?
La chaire qui constituait mes espoirs, ma capacité à me projeter,
la chaire qui faisait valoir mon expérience et les acquis qui en découlent,
tout ce qui me fait, qui donne du sens à ma personnalité professionnelle, tout
cela m’a été arraché à mains nues, à plusieurs reprises. J’ai donné des coups
de pieds, des coups de tête, je me suis tortillée autant que j’ai pu pour échapper
à la lame acérée qui m’a mutilée, m’a rendue atone. Voire pire. Dans l’impossibilité
de transmettre tellement je suis pire que nue, tellement je suis déchirée,
tellement je suis dans un milieu professionnel qui brille par son absence de
management, sa capacité à encourager le minable, la petite semaine, la
médiocrité.
Allez, c’est pour de rire, oui oui, pfuit t’es mort, pfuit t’es
vivant.
Tout ce que tu as accumulé, tu peux le ranger dans un coin,
ça pourrira tranquillement, sans que personne ne s’y intéresse.
J’ai cette sensation actuellement.
Ce n’est pas drôle.
Je ne ris pas.
On m’a émasculé de mon savoir accumulé.
Je ne cicatrise pas.
Il n’y a pas de suite.