Comme chacun peut s’en douter, la période de juillet et août
est aussi une période travaillée pour beaucoup d’entre nous. Il y a même des
petits vicieux, dont je fais partie, qui travaillent en juillet et en août,
inconscients que nous sommes.
La météo aidant, c’est presque une partie de plaisir d’aller
s’enfermer plusieurs heures (quand on s’enferme) chaque jour. Les transports
sont un rayon de soleil fait de mouvements, de teints halés, d’une débauche de
tissus chamarrés… et parfois aussi d’odeur d’humanité quasi-insupportable.
Dans l’équation, il faut aussi faire rentrer un élément
important, le coût du pass Navigo qui ne baisse pas, vous l’aurez remarqué,
personnellement, il me coûte 99 € et des pépites. S’il ne baisse pas, c’est
sans doute que la Stif
tient ses promesses commerciales, met en avant sa responsabilité RSE
(responsabilité sociétale et environnementale), bref, tient ses engagements. Certes,
suite aux jours de grèves d’il y a quelques semaines, j’avais bien entendu qu’une
ristourne aurait lieu en juillet, je ne l’ai pas vu apparaître, prix maintenu ;
un tel geste annoncé avait un goût printanier, j’ai du rater un épisode lié à l’annualité
du paiement. Bref, je passe sur ces détails (j’ai du mal quand même) qui à
force de s’additionner rendent le total difficile à accepter.
Et j’en reviens à la ligne H que j’emprunte. Alors là, c’est
fun, vraiment FUN ! Du fun avec de la tension sur le visage qui conforte
la ride du lion, du fun avec de la crispation des doigts, du fun avec un rien d’exaspération
qui s’entend dans le ton peu amène de certains voyageurs, du fun qui ternit la
douce nonchalance des corps pressés les uns contre les autres aux heures de
fréquentation les plus chaudes (hot ?). Il y a bien des barres de fer pour
égayer les voyages, un peu de pole dance ? Non, il n’y a pas la place.
Gare du Nord… 18h04… un train à 18h09… montée rapide, air
détendu de celle qui a gagné une heure plus que décente, projet de boulangerie,
de promenade dans l’air chaud de l’été… 18h12… le train n’est toujours pas
partie, des passagers désertent le wagon nerveusement. 18h17 : annonce d’un
problème sur le train (il est tout neuf le train, pour de vrai, c’est un
Bombardier, il est beau, avec des couleurs et de la luminothérapie… beuhhhhh). Le
prochain train est à 18h39 à deux voies de là. Et les bons voyageurs que nous
sommes de partir.
Un personnage important disait que les français sont des
veaux. J’ai toujours compris, en référence aux veaux, que les français étaient
joyeux, farceurs, adorables, gambadants… le veau est tout ça. Ben non, le
voyageur est harassé par la fatalité du transport indiscipliné ! Ce n’est
pas un veau.
18h28… dans le nouveau train… 18h30… il est retardé. Excédée,
je rentre dans un train qui n’était pas annoncé… départ prévu 18h45… il partira
à 18h54… Tout ça pour s’arrêter à 4 stations…
Mon bon sentiment de plénitude estival m’est rentré avec
douleur au fond de la gorge.
Une soirée pour oublier. Ce matin arrivée à la garde à 8h17…
train à 8h54… incident d’exploitation.. ; et la radio de la ligne H avec
sa voie enjouée qui dit que tout va bien, tout et tous sont à l’heure.
Bon alors, pour faire simple : impression d’être du
bétail (pas qu’une impression), heures pas respectée, information aléatoire.
Et là, face à ce chapelet de jérémiades, je ne me sens pas
le cœur de vous parler du bus qui ne passe que toutes les 35 mn pendant l’été…
J’ai juste envie de dire que j’ai aussi eu un incident d’exploitation, que je
ne saurai pas trop ce que je peux payer mensuellement pour les transports
durant les mois de juin, juillet et août. Par contre, c’est sur, ça ne
dépassera pas 25€.
25€, ça fait quand même 164 Fr… Monsieur Stif/Navigo et j’en
passe, je vais te tutoyer, tu n’es pas sérieux. Tu as un sens limité de ta
délégation de service public. Le service minimum, en fait c’est pas juste
pendant les grèves, c’est aussi pendant l’été. Faudrait pas oublier qu’il y en
a qui travaillent, oui oui, pour de vrai. Dis, Monsieur Stif, fais un geste
parce que moi, personnellement, je n’ai pas envie d’en faire, pas envie de
prendre en considération tes allégations, pas du tout, pas envie d’être
souriante, pas envie que tu me piques du temps de ma vie, parce que c’est ça
que tu fais. Je ne te connais pas, tu me prends des sous que je gagne, c’est
pas du commerce circulaire ça, c’est plutôt de l’exploitation. Et je ne veux
pas entendre tes explications oiseuses… oui oui, entre les intempéries d’automne
où les trains glissent sur les rails à cause des feuilles, ni la chaleur
infernale d’un été somme toute médiocre qui dilate les mêmes rails. Je suis joueuse
mais tu accumules le manque de professionnalisme et surtout, surtout, tu prends
tes concitoyens pour du bétail. Tu sais quoi, déjà que je n’aimais pas trop la
viande, je vais devenir végétarienne. Et puis arrête de me gâcher mon été.
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