En écoutant Célia Cruz, nous sommes partis vers Landvatter.
Un taximan uruguayen, Oscar, une petite merveille. Des bâtons
de batterie dans ses vides-poches, joueur de congas. Que rêver de mieux dans un
paysage froid, avec quelques chutes d’eau figées en glace sur les bas-côtés,
des flocons fins virevoltants et plein de chaleur dans la petite voiture ?
Même pas vu le temps passer, drôle d’Oscar. Comme on en
rêve, inventeur du lit électrique dans son enfance. Un beau lit en métal avec
une tête d’indien et un sens inné de l’expérience vitale. Echec. L’envie de
commencer et de ne pas finir. Un activiste du bonheur, rien qu’à parler et à
bouger, ça se sentait. Une parenthèse exquise. Joué avec Eddy Palmiery, une
fois, à Göteborg. Historique me dit-il. Je veux bien le croire. Avons parlé de
Los VanVan, mélange d’espagnol, de français, d’anglais et de rire. Avec les
congas, toujours, et puis Célia Cruz qui comptait bien ne pas nous lacher d’outre-tombe.
La Suède, je ne sais pas ce que c’est, c’est chaud, c’est froid,
et d’après Estela l’argentine, il n’y a personne dans les rues le soir. A part
moi, et puis aussi elle, hier au soir.
Il y a de la chaleur dans les décors de maison, il y a les
portes avec des sas, des portes qui s’ouvrent automatiquement et des tramways,
récents ou vieillots. Il y a les rues terriblement droites avec des pavés, des
rues larges, des statues d’hommes qui doivent avoir froid à s’exposer ainsi
pendant l’hiver. Il y a l’automatisme à portée de la main, toujours, de l’élégance,
du bien ciselé. Mais il y a aussi autre chose, à découvrir sur du moyen terme,
de l’humanité dynamique dans un carcan. Et puis il y a Oscar, et ça, ça vous
donnerait envie d’aller au bout du monde. Moi au moins.
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