jeudi 25 juillet 2013

Repris, sans échange, avec de l'amour simple - Pour mes petits (qui sont grands)




J'ai du mal à trouver un titre parce que j'ai du mal à aligner les mots pour le texte. Les phrases se bousculent pourtant et il y a embouteillage du côté de la sortie mains gauche et droite sur clavier.
Il y a 30 ans maintenant, j'ai reçu le plus beau cadeau que l'on puisse recevoir; ça a recommencé quelques années plus tard, un autre plus beau cadeau de ma vie.
On ne s'y attend pas à ce genre de chose, on ne vous explique pas à la naissance qu'un jour comme ça, au détour d'un regard vous allez rencontrer de l'amour extraordinaire... pas du petit amour avec de la guimauve dedans, non non. De l'amour monolithique fait en métal issu d'une technologie extra-terrestre. De l'amour constitué pour trois quart d'évidence et pour un quart de rigolade, même si ces proportions ne cessent de se modifier. Pas de l'amour avec de la passion dedans, non, non, de l'amour, c'est tout. C'est drôlement dense ce genre d'amour, faut surtout pas le laisser tomber sur un pied, ou une main, ou par terre, ça fait un gros trou, à assimiler à un trou noir, avec de la substance qui absorbe tout et qui ne se décrit pas. Je ne me souviens même plus de ce qu'était mon organe à amour avant, je ne me souviens plus du vide ou du trois-quart plein qu'il pouvait ressentir, je ne me souviens plus d'ailleurs s'il ressentait quoi que ce soit. Il devait bien pulser pour un truc mon organe à amour mais il n'était pas préparé à recevoir toute cette chaleur en une seule fois. Ca non.
Je me souviens bien comment ça a débuté. J'ai d'abord vu le ventre de ma soeur prendre de la rondeur et j'ai senti comme une impatience naitre en moi. J'avais juste hâte, j'étais curieuse de la nouveauté à venir. Je me souviens même que je cranais un peu avec les copines... Oui un bébé, oui, je n'aime que les enfants à partir de 3 ou 4 ans... allez savoir pourquoi on arrive à débiter autant d'âneries à la minute? Pour se donner de l'importance? pour se donner une contenance? Pour s'enlever la petite inquiétude sourde qui est bien là, des fois que rien ne soit si simple.
Et un matin, il a été là, le bébé, mon neveu. Et quelques années plus tard, elle était là ma nièce. Ca a démarré comme ça l'amour monolithique. Faut que je vous dise, ça ne s'use pas avec le temps. Il y en a toujours la même quantité, peut-être même que je n'avais pas estimé avec justesse le poids de tout ça. C'est lourd mais extrêmement léger à porter, ça donne le teint clair, ça donne des papillons dans l'estomac, ça donne de la joie.
Un jour, j'ai reçu le plus beau cadeau qui soit. Des cadeaux comme ça, ça ne se choisit pas, on ne cesse jamais de les recevoir et aussi de les ouvrir avec émerveillement.

Cette année spécialement, je me souviens de l'émoi de mon père, parti à la clinique voir sa fille alors qu'elle accouchait. Je me souviens des appels téléphoniques, de sa voix blanche, inquiet comme il l'était toujours pour ses filles. Et je souris avec juste des larmes qui coulent parce que c'est comme ça l'amour familial, important, naturel et sans histoire. Approximativement.

Le passé est passé, même pas de la funée

Comme le temps passe vite...
Je relis ça et ça m'est étranger. La faculté d'oublier reste sans doute la pire de mes qualités, j'en ai très peu.

C'est bien la pire chose que je connaisse, la haine et cette espèce d'insatisfaction chronique qui l'accompagne.
La haine ne vient pas seule, elle est issue du mépris dispensé par l'entourage, proche ou lointain, réel ou ressenti comme tel.
Je connais un homme, encore jeune, tellement sur de sa supériorité qu'il n'en cesse de mépriser les autres. Il est un cas parmi tant d'autres, qu'on ne souhaiterait pas relever, le mépris n'a de valeur que par l'importance qu'on lui accorde. Il n'en reste pas moins que chaque fois que je rencontre quelqu'un ayant passé un peu de temps avec lui, il revient dans la conversation son mépris chronique. Il en est donc des senteurs comme des comportements, ils laissent dans leur sillage une vague impression de douceur ou de dégoût.
Il est bon d'écrire ce qu'il y a de pire ou de meilleur en nous, pour l'exorciser. Un médecin que je voyais l'autre jour après un léger surmenage me posa une question simple "êtes-vous bien entourée?" et tout de go, sans hésiter, j'ai répondu "non". Je n'ai pas cillé, j'ai eu très mal à l'intérieur, j'ai eu de l'humidité en remontée rapide au niveau des yeux et je me suis arrêtée là, je m'apitoyais sur mon sort. Berk.. En le couchant là, ça partira en volutes mal-odorantes, tout au plus. Parfois, j'exècre l'indifférence des hommes, ça ne m'empêche pas de replonger jusqu'au coude dans l’empathie et les solutions à trouver, parce que c'est comme ça, inscrit à l'intérieur, en bonne égoïste que je suis, ni plus ni moins que mon voisin.


Voulez-vous des Pivoines ?


Je vais chez un fleuriste qui est un peu merveilleux. Il est du genre à vous dire « Prenez ça aujourd’hui, mais pas le reste, avec la chaleur ça ne va pas tenir ». Et ses conseils se révèlent avisés.  
Bref, mon fleuriste est un peu merveilleux.
J’aime les pivoines, la fleur dodue, généreuse, qui ne se la pète pas, qui peut s’appeler Sarah Bernard et être odoriférante comme pas possible. Bref, c’est la FLEUR dans toute sa splendeur, celle qui s’ouvre et en donne encore plus, qui boit goulument mais reste droite avec un peu de langueur dans le pétale.
« Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi » disait Nietzsche.
Et Nietzsche n’est pas le quart de la moitié d’un loser, ça non.
Le rapport entre la pivoine et Nietzsche ?
Je vous en pose des questions ?
Non je n’ai pas de longues conversations avec les pivoines, oui j’ai plongé mon regard dedans, non je n’ai pas eu l’impression d’être suivie, oui, je comprends le symbolisme de tout cela. Et alors ? J’avais juste envie de divaguer sur la voie publique. 


mardi 23 juillet 2013

Interlude en juillet


Je suis bien obligée de constater que l'air est vicié. Vicié au pétrole, à l'ail et à l'oignon, au rot froid, à la fesse transpirante. L'air est vicié, il sent l'humanité et l'humanité pue!
Je me suis réveillée en jouant avec ces idées pour le moins odorantes, sans suavité.
Avec le tonnerre en arrière plan.
Comme il faisait sombre, j'ai vaguement bougé les orteils, histoire de prendre conscience du faible pouvoir de mon cerveau. J'ai tourné les yeux vers la droite, puis vers la gauche.
Rien, pas un mouvement.
Les matins moches, mes idées sont à l'identique. Foutus matins moches. 

Mandela - copyrights inconnus

mardi 16 juillet 2013

Mélanges estivaux


C’est toujours comme ça les sonneries. Une vibration et hop, je suis en pleine phase d’inquiétude. Qui, quoi, comment, où. Ensuite, ça se calme tout aussi rapidement. Sonnerie de porte, téléphone, sonneries en tous genres, de la sonnerie fluette au gong. Seul le grelot grelotant fait exception. Il pousse à la rêverie hivernale ou enfantine, de la rêverie guillerette, avec un bâton de guimauve.
Mais la sonnerie est mon ennemi, elle me trouble, me pousse à m’éloigner de la société, à éviter la visite bruyante.
Je l’aime bien pourtant la visite bruyante, énergique, qui fait du fouillis, des miettes, des taches de vin, de la musique en fond et des refrains chantés un peu fort.  J’apprécie les éclats de rire et les sourires entendus, échangés au-dessus d’une salade gourmande, de charcuterie paillarde et de fromages gorgés de crème.
Je ne vais pas vous la faire à la manière de la réclame qui étale les qualités du terroir dès que le soleil pointe son nez. 
Non.
Mais pour en revenir à nos acariens, la sonnerie aigrelette, je la déteste. 


  ouverture de la chasse aux mouches - sj