vendredi 24 février 2012

Les parents et les enfants - souvenir


En fait, je ruisselle généralement d'espoir. Depuis toute petite. Heureusement, parce que parfois la vie m'envoie des trucs dans la tronche, c'est du costaud.
Comme je ruisselle d'espoir, j'ai toujours envie que les autres aussi ruissellent d'espoir. Parce que ça donne un joli grain de peau, que ça fait de la douce musique et puis surtout, oui, surtout, ça donne de la joie dans les chaumières.
Mon père est malade, gravement malade, ultimement malade. Sauf qu'il a un avantage certain, c'est qu'il ignore la gravité de son mal. Alors bien entendu, il ne marche plus, il reste même couché presque tout le temps. Il se coupe parfois du monde et il faut se battre ferme pour le sortir du silence. Il y a son corps qui lâche, de ci, de là. Mais nous, sa tribu, on forme bloc, on laisse rien transparaitre, on le porte au-dessus de la foule des pisse-vinaigre, on le transporte avec amour, tous les jours. On fait de même avec ma mère, histoire de rendre tout ça normal, vivable, envisageable.
Mon père est accroché à la vie tout simplement parce qu'il y croit... et rien que ça, malgré toute la dureté des semaines qui passent, ça me file la pêche, la grosse patate, la leçon qui fait dire que oui, moi, j'aimerais bien être comme lui. Passer sur ces moments où l'intestin se répand, passer sur ces moment où un voile grisâtre s'abat sur lui, sur nous; passer sur ces brulures, ces douleurs, ces piqures, ces prélèvements, ces pilules qui donnent l'oubli et d'autres la sensation d'être à un point ultime.
Je ne sais pas si ce qui ne tue pas rend plus fort, non, je n'en sais rien. Par contre, ruisseler d'espoir, ça peut maintenir à flot (en se tapant un peu la tête contre les murs, le soir à la chandelle). Et voir des leçons de vie et d'espoir, ça peut aussi donner de l'envie de regarder indéfiniment les soleils se lever... et la neige tomber... avec un peu de chance.

Klimt

Herpès vaginal (sic)



Bon les chéris, faut que je vous dise.
Faut que je vous dise d'arrêter de rechercher sur internet des mots comme "furoncle"  pour finir sur ce blog. Parce que je suis joueuse, j'aime à intituler des articles "furoncle"...  celui-ci d'ailleurs s'intitulera "herpès vaginal" car il s'agit d'un concept rigolo... sauf pour certaines (au moment où j'écris cette phrase, je n'ai pas encore écrit le titre).
Où en suis-je? Oui, voilà, ça me revient, cessez de rechercher des mots comme furoncle sur internet... allez plutôt consulter un médecin pour vous faire aider, ce sera sans aucun doute plus efficace.
A oui, j'oubliais, si autant de personnes recherchent le mot furoncle, c'est qu'il y a un malaise quelque part...
Je me demande combien de mes joyeux amis du monde invisible du web vont passer par ici attirés par l'herpès vaginal...

Femmes-sapin de noël - avec mes plus sincères remerciements au photographe
dont j'ignore l'identité et la revue de parution

Retour à la normal

Ce blog reprend son titre, sa place, son adresse.
Et oui!


Invasion of the star creatures Bruno veSota 1962

jeudi 23 février 2012

Un besoin inaliénable de liberté...

Marlon Brando

et plus encore. 
Avec le vent qui souffle. La pluie qui ruisselle. 
Marcher et nager sont les deux mamelles de mon bien être. Égoïste que je suis. A parler à la première personne. 
Oupsa


mercredi 22 février 2012

Interlope - mot rigolo


Quelqu'un m'a demandé aujourd'hui si j'avais un coin du globe à lui conseiller. Je me suis rendue compte  que j'avais un tas de réponses. Il faut que ce coin de globe ne soit pas trop loin, afin de ne pas se perdre en chemin. Il faut que ce soit aussi un coin de globe tout en courbes, pour ne pas se faire mal dans les angles, qu'ils soient aigus ou obtus. Il faut avoir envie d'arriver à destination. J'en connais qui n'aiment que le gout du départ. Ca peut se suffir en soit.


Mon coin de globe préféré, il est toujours vert, tendre ou profond, un peu ondulé, avec des points de couleurs dedans. Il y a de la mer autour, et des montagnes au-dessus, avec des gens, comment dire, interlopes. J'y retourne indéfiniment.

Quand la mer monte...


La pluie tombe et je vais encore être trempée... pas jusqu'aux os, non, j'ai de la marge. Mais je vais être trempée.Il y aussi le chant des grenouilles tout autour comme des bulles qui éclatent, parfois, il y en a une qui décide de chanter autrement, une espèce différente sans doute. Elle sème un peu la zizanie, mais ça donne un bruit de fond sur lequel se superpose le son des gouttes qui s'écrasent sur le parterre de feuilles et de fruits un peu pourris.
Il n'y a pas beaucoup de lumière et ce matin, il y avait tellement de brume que j'ai perdu Afa, parce qu'Afa, lui, ne me perd jamais. C'est mon ange-gardien, j'ai de la chance. Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours eu des anges-gardiens qui ne m'ont pas perdue de vue, qui ont su me rattraper juste avant la chute, juste avant que je m'égare, juste avant que je tombe d'une corniche escarpée. Parfois bien entendu, les anges-gardiens font un peu la grève, parce les anges-gardiens n'ont pas que ça à faire. J'ai eu trois anges-gardiens extraordinaires, oui, EXTRA ORDINAIRES : il y a eu Diow en pays Karen, puis Amesina le Saramaka et Afa du Sépik. Il y en a eu d'autres, mais ce soir, je pense à eux trois et du coup, même s'ils ne sont pas ou plus là, ils sont avec moi.
Il pleut, je suis trempée mais je m'en fout, même pas peur, ils sont là, bien en moi. Vous avez fait du bon boulot les gars.

lundi 13 février 2012

Bonne Saint Valentin, tristes connards*


J'ai passé un DEA en télénovelas (pour de faux, hein!)! Oui, c'est une annonce un peu tapageuse, un manque total d'humilité. Mais j'ai passé un DEA en télénovelas et je l'ai eu. J'ai d'abord étudié Marimar, source de ma vocation, puis Muneca brava, Luna la Heredera, La Calle de las novias, Ruby et j'en passe.
Revenons sur quelques principes de base indispensables à la bonne compréhension du sujet. Le postulat de départ est que l'Amérique du Sud est peuplée de sud-américains, et surtout de sud-américains voire essentiellement de sud-américains -ça aide - (tout comme le monde est peuplé d'humains distribués de manière peu homogène entre pays riches ou pauvres et sans la moindre harmonie dans tout cela, sans la moindre équité... la vie est une grande farceuse un rien salope).
Le second postulat de base est que la tectonique des plaques est un élément important de la diffusion de la télénovela grâce à la dérive des télévisions continentales et donc des idées (ou de leur absence), des gouts, des tendances, des modes ... La tectonique des plaques est aussi une grosse farceuse.
Si l'on rentre comme éléments "PhD thesis+ telenovelas" dans le moteur de recherches Google, c'est plus de 900 résultats qui apparaissent.
Je fais un choix délibéré d'ignorer les soaps américains, plein de cris, de fureurs et de sexe, mais américains du nord et là, je n'ai pas envie d'en parler, je n'arrive pas à regarder un soap étasunien, c'est comme ça.
Ce que j'aime dans la telenovela sud-américaine, ce sont les cris, la fureur, le sexe (savamment suggéré par des décolletés plongeants et des frémissements frémissants), la religion, la position (parfois l'absence de position) sociale des femmes, des hommes, des hétérosexuels, des homosexuels, des pauvres, des riches et j'en passe, tout cela fonctionnant selon des codes établis, à des heures de grande écoute et dans toutes les couches de la société.
Ce que j'aime aussi, c'est la beauté ténébreuse des hommes souvent décérébrés et terriblement velus, la beauté tout aussi ténébreuse des femmes (tous aussi velues mais épilées, cliché oblige) qui s'épuisent à chasser le mâle en suivant des stratégies tortueuses et le plus souvent vouées à l'échec. Ce que j'aime, c'est la part de l'église dans tout ça, chacun se vouant à Dieu et au Diable sans le moindre complexe mais s'y vouant franchement, devant des millions de téléspectateurs pour rappeler à chacun que le ciment de la société est coulé dans les piliers de la religion (sinon quoi???)... Ce que j'aime par dessus tout, c'est que, plus que la religion, l'amour est érigé en dogme, en icône du monde libéré (faussement) des contraintes de l'argent. L'amour se réalise partout... l'amour se réalise certes dans la pauvreté, mais il ne se réalise jamais mieux que dans la richesse (parce que baiser dans des draps de soie avec un fondu enchaîné c'est plus délicat que sur un matelas crasseux avec le cris des enfants dans la pièce à côté - oui merci Zola...). Enfin, K2 des concepts véhiculés par la télénovela, le méchant riche corrompu, politicien le plus souvent, finit dans les flammes de l'enfer après avoir fugacement goûté de son vivant à la pauvreté et aux doutes, qui constituent les fermants diaboliques de la Douleur, oui, la Douleur avec un D majuscule. Dans une télénovela tout se fait en majuscules, même les murmures.
J'ai aussi testé les romans de Barbara Cartland. J'ai attendu mes 30 ans pour en lire 8 en 1 jour,ce qui n'est pas un exploit, persuadée que j'étais alors de m'engager dans une collection rigoureuse où foisonneraient les fiches de lectures, les référents, histoire de passer quelques moments citadins que je trouvais trop longs. Histoire surtout d'avoir un sujet de conversation avec mes coups de coeur du moment... parler mécanique, même quantique, parfois ça me gonfle. Le lendemain, après cette lecture, reposée, j'ai décidé d'ajourner mon projet, au moins pour cette vie. Je ne suis pas courageuse.
Je continue à regarder assidument les télénovelas, c'est addictif , ça ne demande aucune régularité, c'est beaucoup moins calorique que le chocolat et ça me donne le sourire (ça n'empêche pas de manger du chocolat hein!).
Ah oui, autre perversion jouissive : couper le son de le télénovela et inventer les dialogues.
Excellente soirée assurée, même en galante compagnie.
Note personnelle à conserver juste au-dessus du tas de notes à conserver : lors des bruitages éviter de roter ou de péter (s'en souvenir absolument pour la prochaine fois).

* titre réducteur


jeudi 9 février 2012

Charges et ruptures

Je ne suis pas très douée en vie privée (privée de quoi pouvez-vous rajouter). Je suis donc assez souvent embarrassée car je ne sais pas m'y prendre. Je suis souvent assez embarrassée et incompétente pour résoudre les quelques situations de vie privée que j'extrais de mon quotidien, lâche que je suis.
La femmelle peu urbaine et perdue dans ses mondes est excessivement lâche... elle fuit ainsi habilement les autres, évitant de s'engager dans des relations qui pourraient l'atteindre. La femmelle peu urbaine n'a pas peur de s'engager dans les jolis mondes, plus ou moins ardus, plus ou moins violents, qui font son quotidien mais dont elle connait les méandres sans s'y perdre. Ahhh stupide femmelle! (je suis stupide si je veux!).
Il est des moments importants, à la rupture d'angles de vie, où il faut être lucide.
La femmelle peu urbaine est lâche mais lucide, sans qu'aucune incompatibilité apparaisse à la charnière de ces états que l'on pourrait croire ennemis. Il n'en reste pas moins que je ne suis pas douée en vie privée et là, c'est un peu une accumulation de scatols, oui vous savez, ce composé chimique à odeur excrémentielle, qui résulte de la dégradation des proteines... parfois même il m'arrive de rêver que je pourrais ne plus prendre aucune décision.. certes, ça me manquerait, sans doute, mais j'ai surligné en jaune toutes les situations où ça ne me manquerait pas. Aujourd'hui est un jour sans d'une semaine sans, parce qu'elle se situe juste avant, juste dans le prolongement antérieur d'une ligne droite avec une rupture tout au bout, une rupture en forme de bien fait.



Flocons et salades


La solitude, je connais. Sans me vanter. Je connais même bien. La solitude, la vraie, voulue, entendue et vécue au jour le jour. Une seconde nature, sans aucune vanité. Avec juste la certitude d'être seule parce qu'en regardant bien autour, il n'y a personne. Il y a de la verdure bien entendu, majestueuse, sure d'elle. Il y a de la roche, toute aussi majestueuse et plantureuse même dans ses sommets épointés et mammaires. Il y a le fluide aussi, la mer, d'Atlantique en Pacifique, en passant par les fleuves et les criques, partout où je me baigne, dans le froid et le chaud.
Bref, il y a l'espace, l'espace pour vivre et l'espace pour bien ressentir l'isolement.
Mais tu es là quelque part, au bout de mon coeur.
Je vais te voir bientôt.
 J'ai besoin de me précipiter vers toi, de sonner à ta porte et comme toujours, penchée sur ton épaule alors que tu m'étreins, je vais te souffler à l'oreille "est-ce que je peux dormir dans ta chambre d'amie ce soir?". Tu vas éloigner ton visage, me sourire et je vais reprendre pendant quelques heures mes quartiers chez toi.
Tu resteras allongé près de moi jusqu'à ce que j'ai fini de te raconter les changements à venir, les peut-être, les inquiétudes, les incertitudes. Tu serreras ma main et peut-être même que tu caresseras un peu mes cheveux. Tu m'embrasseras doucement au bord des lèvres parce que tu sais que cette nuit, je ne veux rien d'autre que dormir dans la chambre d'amie, celle qui me va le mieux, celle qui nous convient depuis très longtemps.

Pendant ce temps là, Gomez s'inquiète déjà des nouveaux départs de Morticia


Femme de profil - Klimt - 1898-1899