dimanche 29 janvier 2012

Étale de mer


Pour éviter de troubler ce calme incertain.
Le calme reste souvent incertain. C'est le devenir du calme. Le calme est toujours un peu en colère d'être troublé, il nous le fait sentir. Avec cette petite angoisse sourde qui se met en place quand le calme dure trop longtemps. A quel foutu moment tout cela va-t-il virer à l'apocalypse (ne jamais oublier que nous avons l'apocalypse que nous pouvons... et sans majuscule... car l'apocalypse doit être remise à sa place, un peu méprisée pour ne pas lui donner plus d'importance qu'il ne faut)?

ps : Pas contente - ai planté ma journée avec Souphie, Mgm et les enfants.


Chemin faisant


Quatre heures et vingts minutes. Il y a une heure que je suis debout. Comme souvent.
Quatre heures vingt. Je voudrais bien avoir un globe terrestre lumineux, de ceux qu'on offre comme première leçon de géographie. Je l'aurais là, à portée de main, je le regarderais souvent pour me rappeler où je suis.
J'aimais ces films où l'on voyait un trait se développer sur une carte, ce trait montrant les mouvements du héros à travers le monde, l'Afrique, le Moyen Orient, l'Asie, l'Inde, la Chine.
J'aime bien aussi les pointillés qui marquent les frontières d'un pays à l'autre, la perméabilité de l'histoire et des hommes sans doute.
A quatre heures 20, je sens déjà bon le savon et le linge propre et désinfecté.
Mon index suit une ligne imaginaire qui nous relie. En fait, elle n'est pas imaginaire.


La nuit, je ne dors pas (samedi-dimanche)

vendredi 20 janvier 2012

En stricte orthodoxie


Passer une étape. Changer d’orientation. Changer de priorité.
Il a bien fallu quelques mois pour y arriver, en forçant un peu parfois.
L’envie et la volonté d’y arriver avaient largement précédées la réalisation.
C’est pas pour dire, c’est pas pour cafter, non, vous me connaissez. Mais j’étais bien abimée. Du côté de la tête. Je ne trouvais plus le repos. Alors j’avais les nerfs qui affleuraient, l’angoisse qui fleurissait, l’anxiété qui bourgeonnait. J’étais comme au printemps du début de la fin. C’était moche. Il a fallu détruire tout ça, à grands coups de pieds et aussi à l’aide du marteau-piqueur à souvenirs laids.
Le marteau-piqueur fonctionne à merveille chez moi, il travaille à grand renfort de martellements assourdissant qui ne laissent même pas place aux petits relents aigres du souvenir. Je me suis même surprise à oublier un nom de lieu, un nom de personne, un visage. Ca va vite. J’aime pas avoir la tête en anarchie.
Là, pour tout vous dire, je ne pense qu’à quelques petits évènements simples. Passer du temps avec certains. En aimer d’autres plus que de raison mais en toute simplicité et sans dramaturgie. Glousser (je glousse extrêmement bien). Et retrouver des airs de jeunesse, même si le temps, en stricte orthodoxie, ne lâche rien. Il avance.  

Gaston dort - janvier 2012

lundi 9 janvier 2012

Interlude


Il est bon parfois d'écrire des mots d'amour. Pas seulement pour quelqu'un. Juste pour les écrire. Il faut les sortir des armoirs où on a trop souvent tendance à les ranger en se disant qu'un jour ils pourront servir, peut-être ou peut-être pas. Comme toujours avec les mots, il faut soigneusement les trier. Très important : ne jamais repasser les mots d'amour, ça fait des plis, c'est pas joli. Le mot d'amour doit avoir l'air spontané tout en étant travaillé. Mais pas toujours.
Mon ami, mon amour, je te pose ces quelques mots sur ton oreiller. Tu les trouveras à ton arrivée. Je ne serai pas là, c'est mieux, ça fait comme si nous étions les personnages d'une grande histoire romantique. Mais pour de vrai, non, j'avais juste un travail à terminer, sur le terrain... et nous n'avons pas de grande histoire romantique, nous nous aimons juste tous les jours, comme nous respirons, par grandes goulées régulières et indispensables, répétitives aussi, depuis longtemps.
Mon ami, mon amour, je t'emmène toujours avec moi, bien au chaud. Même quand tu n'es pas là, je te parle souvent, je te demande conseil régulièrement et je suis là pour te réconforter et rire avec toi.
Mon ami, mon amour, quelqu'un me demandait l'autre jour si tu étais beau ou laid. Je n'ai pas su répondre. Tu es une telle évidence...je n'ai conscience de toi que par ta présence ou ton absence. Ce serait bien quand même que tu te fasses un peu couper les cheveux et que je fasse de même.
Mon ami, mon amour, de temps en temps, je t'écris quelques mots un peu doux. Ca fait un parfum supplémentaire à notre quotidien et j'aime ton odeur où revient ce relent de fleur d'oranger.
Et pendant ce temps là, Morticia arpente les forêts de brume...



samedi 7 janvier 2012

Eloge de la fainéantise

J'en suis. Se la couler douce (la vie), se laisser aller, flotter doucement avec un rien de courant, dans une zone de bief. J'en suis.
Je me disperse.
Distillation du temps pour en obtenir un suc translucide, au fumet de rêve, et d'heures passées à tourbillonner.
Depuis le 23 décembre. Et jusqu'à fin janvier. Ca fait du temps qui passe. En joie.

Pendant ce temps, Gomez se gratte la tempe droite en méditant sur l'horizontalité du paysage indien.


Come On Over par Rolf Armstrong, 1940